Discours d’ouverture du congrès de la CES/ETUC

Monsieur le Président de la République, monsieur le Président de la Commission européenne, Monsieur le Président du Parlement européen, Madame la Maire de Paris, chers amis, cher(e)s camarades,

A l’occasion de cette séance préalable à l’ouverture de nos travaux, au nom des organisations syndicales françaises membres de la CES et au nom de mon organisation Force Ouvrière, je vous souhaite la bienvenue à Paris et à la Maison de la Mutualité pour ce XIIIe Congrès de la Confédération européenne des syndicats.

La CES, ce sont 90 organisations syndicales, 10 fédérations européennes, issues de 39 pays et qui représentent plus de 50 millions de travailleurs en Europe.

Souvent appelée la Mutu, cette maison est historiquement la maison des luttes sociales, familière pour de nombreuses générations de militants mais aussi d’artistes, Léo Ferré, Jacques Brel ou Charlie Chaplin se sont produits dans ce théâtre ! A l’origine cette salle comptait 1 789 sièges, chiffre symbolique en référence à la Révolution française.

Tout au long de cette semaine nous ne referons peut être pas la Révolution. Mais ce Congrès est, pour la Confédération européenne des syndicats, un moment essentiel pour marquer sa volonté de changer l’Europe.

Changer l’Europe, car les politiques économiques menées depuis des années et renforcées depuis 2010, marquées par une austérité systématique, ont fait la preuve de leur échec. Leurs conséquences sociales sont désastreuses.

Changer l’Europe pour changer le cours des réformes structurelles régressives qui fragilisent les travailleurs européens. Sont en particulier visés le droit du travail, la flexibilisation des contrats, les politiques salariales, la négociation collective, les systèmes de protection sociale. Je rappelle à cet égard notre attachement profond à la sécurité sociale dont nous allons célébrer en France les 70 ans le mois prochain.

Changer l’Europe, c’est renouer avec l’objectif de progrès social. Aujourd’hui, l’Europe est très souvent perçue comme un danger alors qu’elle devrait être porteuse de droits, de garanties et de progrès social. Remettre le social au cœur du projet européen, avec un protocole social de droit primaire, exige d’inverser les modalités de la construction européenne en luttant contre le dumping social entre les travailleurs européens, en égalisant les conditions de concurrence vers le haut, en révisant les Traités et en instaurant un réel dialogue macroéconomique et social au niveau de la zone euro.

Changer l’Europe car les travailleurs ne peuvent plus souscrire à une Europe qui privilégie le libéralisme économique et consacre une logique de concurrence entre Etats et donc entre leurs modèles sociaux nationaux. Avant d’être celle des marchés, l’Europe doit être celle des travailleurs.

Changer l’Europe car les politiques qu’elle mène renforcent la montée des mouvements de rejet de l’autre. J’ai souvent l’habitude de dire que l’austérité est triplement suicidaire, économiquement, socialement et démocratiquement.

Le Congrès de la CES est une opportunité essentielle pour échanger, revendiquer, peser sur le cours de la construction européenne et réaffirmer qu’une autre Europe est possible.

A vous toutes et tous, je souhaite un excellent Congrès et un excellent séjour à Paris !

 

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