Batteries automobiles: La grande casse

Faillite chez Northvolt, ruptures conventionnelles chez ACC : les fabricants de batteries en Europe font face à un sérieux coup de chaud. Mais à y regarder de plus près, le problème est plus structurel que conjoncturel et sans actions décisives rapides, l’Europe et la France risquent de perdre sous peu un combat industriel crucial. 

Après s’être placé sous la protection de la loi américaine sur les faillites en novembre, le suédois Northvolt, spécialiste des batteries électriques, vient de déposer le 12 mars le bilan dans son pays d’origine, plombé par une dette de 8 milliards de dollars. En parallèle, ACC vient de négocier une rupture conventionnelle collective (RCC) concernant une cinquantaine de salariés. But de l’opération : ralentir l’activité sur les batteries LFP (lithium-fer-phosphate) et se renforcer sur le NMC (nickel-manganèse-cobalt) pour préparer la montée en puissance du site ACC de Billy-Berclau, dans les Hauts-de-France, afin d’être plus performant, tant sur le plan opérationnel que financier. « Numéro 1 chez ACC, nous avons voulu anticiper pour conférer à l’entreprise toute l’agilité dont elle a besoin pour se remodeler et garantir pour demain activités et emplois », résume le secrétaire fédéral Olivier Lefebvre. Alors que nous sommes à un tournant crucial pour l’industrie des batteries et des véhicules électriques, le moment où l’ensemble de l’écosystème industriel se met en place et où il ne faut pas rater le coche, que nous disent ces mouvements ? 

Ils révèlent des problématiques structurelles inquiétantes. Les fameuses gigafactories de batteries peinent à sortir de terre en Europe, en particulier face à la double concurrence chinoise et nord-américaine. Les deux géants n’ont pas d’état d’âme à soutenir fortement leur industrie. Entre les aides d’État à l’investissement et à la production, le soutien à l’achat de véhicules dotés de batteries produites sur le sol national, un accès facilité et protégé aux matières, et même un soutien sur le foncier pour la Chine, la concurrence ne se fait pas à armes égales. Le cas de l’entreprise de batteries Freyr illustre bien le problème. Elle avait abandonné fin 2023 le Luxembourg au profit d’une domiciliation dans le Delaware, attiré par les milliards du plan Biden. Freyr avait ensuite stoppé net, fin 2024 son projet d’usine en Norvège – dont la construction avait pourtant déjà débuté – pour tout reporter sur l’Etat américain de la Géorgie afin de bénéficier des aides gouvernementales américaines.  

Des leçons à tirer 

Derrière ces très offensives politiques de soutien à l’industrie, la Chine et les États-Unis savent aussi mettre en avant leur électricité bon marché dans un secteur qui en nécessite beaucoup et où prix et disponibilité sont devenus des critères importants pour le choix d’implantation des usines. Il ne faut pas oublier non plus qu’un prix de l’électricité élevé ne dissuade pas seulement d’ouvrir des usines de batteries en Europe. C’est aussi un facteur qui décourage les ménages lorsqu’il s’agit de s’équiper de véhicules thermiques, ce qui sape d’autant le marché des batteries. Ici, une politique de l’énergie volontariste et qui s’émancipe enfin du carcan européen manque cruellement. 

La faillite de Northvolt livre également un enseignement de taille. L’Europe et la France, avec leur vision de court terme, agissent davantage en incubateurs de start-up qu’en acteurs capables de financer des entreprises qui ont démontré leur potentiel. Être présents dès les premiers tours de roue est essentiel mais suffit pas quand les entreprises ont besoin d’un financement sur la durée. Le soutien à l’implantation d’usines de batteries devait permettre de combler le retard pris par le vieux continent, mais à quoi bon avoir dépensé de l’argent les cinq premières années si l’aide s’arrête au moment de consolider leur rattrapage ? 

L’heure des choix 

« On voit que l’impulsion étatique est nécessaire pour financer la filière véhicule électrique que nous appelons de nos vœux, analyse le secrétaire fédéral Olivier Lefebvre, car il ne faut pas se contenter d’attendre que le marché des batteries décolle en Europe. Mais cela ne suffit pas si une fois de plus on oublie une dimension essentielle d’une vraie politique industrielle : le soutien de long terme. » Pour cela, il faut aussi une réelle prise de conscience autour d’une réalité : un monde sépare le thermique et l’électrique, et les acteurs du second ont besoin d’être structurés comme l’ont été ceux du premier pour garantir demain leur succès industriel. En ce sens, le sauvetage de Northvolt et une aide renforcée à ACC sont incontournables. Les laisser sombrer reviendrait à envoyer aux entreprises un message terrible : personne ne viendra vous aider. De quoi, en somme, décourager complètement la prise de risques et l’investissement dans un secteur qui en a pourtant un immense besoin pour exister et être compétitif. Pour autant, il ne faudra pas se contenter d’un soutien en trompe l’œil, à l’image du plan d’urgence de l’Union européenne pour l’automobile, qui n’en est pas un puisqu’il ne s’agit que de mesures pour accompagner et non soutenir ou revitaliser la filière auto, menacée par la concurrence chinoise et américaine. De plus, la faiblesse des moyens engagés se révèle nettement insuffisante pour favoriser l’émergence d’un vrai champion européen de la batterie. Il faudra aussi que nos constructeurs et nos industriels considèrent la batterie comme un intérêt commun et non un terrain de concurrence, car à ce jeu-là, il ne restera en Europe que des perdants. L’heure des choix a sonné. Notre organisation a déjà clairement fait le sien.  

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Nucléaire : du retour à l’allumage

Enfin ! Il aura fallu 3 ans pour donner un peu de visibilité aux industriels français, entre le discours de Belfort d’Emmanuel Macron et le conseil de politique nucléaire (CPN) du 17 mars 2025, et définir un schéma de financement pour le nouveau nucléaire civil tricolore. 

Le CPN a confirmé le schéma de financement des six futurs réacteurs EPR2, qui sera soumis à Bruxelles. Il a notamment validé l’option d’un « prêt de l’État bonifié » couvrant « au moins la moitié des coûts de construction ». Ce modèle de financement serait assorti d’un contrat sur la production nucléaire à un prix garanti par l’Etat de 100 euros maximum du mégawattheure (MWh). 

C’est donc une véritable respiration pour la filière mais il manque encore la moitié des financements pour ces 6 tranches.  

Si certains industriels, comme Framatome, en accord avec EDF, ont commencé la production des éléments lourds nécessaires à la construction de ces centrales sur fonds propres pour tenir les délais, ils ont également lancé de lourds programmes de rénovation de leurs outils de production et le schéma nécessaire à des projets comme celui de FORGE + au Creusot ou de l’extension de l’usine de Saint-Marcel, en Bourgogne, qui sont basés sur ces 6 premières tranches mais aussi sur les 8 suivantes, évoquées il y a 3 ans. Le chemin est encore long pour assurer une véritable viabilité. 

FO Métaux le sait d’autant plus que nos représentants contribuent au CSFN (Comité Stratégique de Filière Nucléaire) et que les enjeux de formation et de renouvellement des compétences sont aussi majeurs pour la filière. 

Le soutien aux SMR 

Calogena, c’est le premier choix de l’Etat pour la construction du premier Petit Réacteur Modulaire (SMR en anglais). Bon choix pour FO Métaux ! Prévu pour alimenter les systèmes de chauffages urbains des agglomérations, il doit permettre la décarbonation et se base sur des briques technologiques éprouvées dans une société composée d’experts de longue date du domaine. Les autres technologies ne sont pas en reste mais prendrons certainement plus de temps à être développées.  

A LIRE DANS LE JOURNAL 

Notre dossier sur le nucléaire 

Le neutron sort du brouiillard  

30 ans de gâchés. Le plan Fillon avait permis de développer le design du réacteur à neutrons rapides Astrid chez Framatome pendant presque 10 ans. Puis, les mêmes qui relancent le projet Astrid 2 aujourd’hui ont dit STOP en 2019. Résultats, les experts passionnés du sujet ont été débauchés par les start-up étrangères qui se sont toutes fait financer par France Finance et on nous les présente aujourd’hui comme ceux qui ont les solutions de demain, cherchez l’erreur … 

Dominique Voynet au HCTISN : une nomination qui interroge  

Rappelons que le programme Astrid 2 est la relance du programme Astrid, qui devait être le successeur du réacteur de Creys-Malville, qui permettait à la France d’utiliser l’uranium appauvri et le plutonium actuellement produit dans les réacteurs REP. Le réacteur de Creys-Malville a été fermé à la demande de Dominique Voynet pour des raisons politiques, dans le cadre d’un accord électoral entre les Verts et le parti Socialiste. Sa nomination au Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire (HCTISN) semble être un gage donné aux anti-nucléaires, mais FO Métaux rappelle que la France dispose déjà de l’ASNR (Agence de Sûreté Nucléaire et Radioprotection), qui est totalement indépendante des industriels et donne toutes les informations aux Français depuis toujours. 

Par ailleurs, l’Élysée valide le principe du financement de l’Aval du futur, à La Hague (Manche), afin de répondre aux besoins du parc nucléaire existant puis des EPR2. Le CPN a aussi lancé des travaux préparatoires nécessaires pour relancer la recherche sur la « fermeture du cycle », avec l’ambition de se passer à terme des importations d’uranium naturel. Ce qui n’aurait pas été nécessaire si le projet Astrid n’avait pas été abandonné en 2019… En attendant, pour assurer notre souveraineté en uranium dans le contexte géopolitique actuel, le CPN a également validé une stratégie de développement des activités minières d’Orano. 

 

Toutes ces annonces donnent de la visibilité et une partie de la solution, FO métaux s’en félicite.  

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Félicitations à Valentin Rodriguez, nouveau Secrétaire Général de la Fédération de la Métallurgie !

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MANIFESTATION de ce SAMEDI 11 FÉVRIER à 14h 00 Place de la Bourse à BORDEAUX.

MANIFESTATION de ce SAMEDI 11 FÉVRIER à 14 h 00 Place de la Bourse à BORDEAUX.

Cher(e)s camarades,

L’UD FO 33 organise à nouveau la montée en bus au départ d’Arcachon, Blaye, Lesparre et Libourne pour participer à la MANIFESTATION de ce SAMEDI 11 FÉVRIER à 14 h 00 Place de la Bourse à BORDEAUX.

La procédure d’inscription reste inchangée. L’inscription est obligatoire et individuelle. La montée dans les bus FO est gratuite. Une confirmation d’inscription te sera envoyée vendredi 10/02 en fin de journée.

Tu trouveras ci-dessous le lien vers le formulaire d’inscription :

https://docs.google.com/forms/d/1lh9u49iZEKT-4CFUowK8_qSTtQ3YmRxS16C89Y-OcZs

Merci de relayer ces informations à vos militants et adhérents qui seront prioritaires pour monter dans les bus.

Pour info, voici les horaires et lieux de passage :

BUS FO ARCACHON <-> BORDEAUX

Arcachon – 11h30 Centre technique municipal Mariolan (110 rue Lagrua)

La Teste de Buch – 11h40 Port (en face de la cabane à Pinpin)

Gujan Mestras – 11h55 Mairie

Le Teich – 12h00 Mairie

Biganos – 12h15 Gare

Marcheprime – 12h30 Parking de l’Intermarché

BUS FO BLAYE <-> BORDEAUX

Blaye – 12h00 Parking du Leclerc

Pugnac – 12h15 Parking de l’Intermarché

St André de Cubzac – 12h30 Aire de covoiturage du Peyrat

BUS FO LESPARRE <-> BORDEAUX

Lesparre – 11h30 Centre des impôts (23 rue de l’Abbé Bergey)

St Laurent de Médoc – 11h55 Parking de l’école

Castelnau de Médoc – 12h15 Parking de l’Intermarché

Le Pian-Médoc – Horaire à confirmer Aire de covoiturage Louens (1 chemin de Courmateau)

BUS FO LIBOURNE <-> BORDEAUX

Libourne – 11h35 Stade Robert Boulin (7 rue du Général de Monsabert)

Beychac et Caillau -12h30 Parking Burger King (25 impasse de la Joncasse)

Yvrac – 12h45 Parking de l’Intermarché (ZA des Tabernottes)

Pour tous les bus

Arrivée Bordeaux (lieu à confirmer avec le responsable du bus et le chauffeur) : vers 13h30

Départ Bordeaux (lieu à confirmer avec le responsable du bus et le chauffeur) : 17h30 précises (RDV un bon 1/4h avant !)

Bien fraternellement,

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PÉTITION INTERSYNDICALE
CONTRE LE PROJET DE RÉFORME DES RETRAITES

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